Pour cette pièce à l'intrigue complexe, interprétée entre 2010 et 2012, il me fallait à la fois une idée forte résumant en une image simple les différents thèmes de l'histoire et créant le mystère et donc l'envie de venir voir la pièce. J'ai donc puisé mon inspiration dans différents thèmes, notamment les affiches de film traitant de la seconde guerre mondiale et de la montée du nazisme, thématique facilement rapprochable du contenu de cette pièce. On y retrouve les couleurs du nazisme : le noir, le blanc avec lesquels contraste le rouge (le sang, la violence…).

Par ailleurs, cette pièce s'inspire également très fortement du format "série TV". C'est pourquoi j'ai puisé dans cette imagerie. Au lieu de m'inspirer des photos promotionnelles typiques présentant les différents personnages, j'ai préféré les images "teaser" qu'on retrouve souvent dans le cinéma (les pré-affiches que l'on voit parfois longtemps avant la sortie d'un film), et qui en montrent peu mais toujours de manière plus symbolique et souvent très puissante.

C'est en réfléchissant au sens du titre et à la façon de résumer cette histoire le plus simplement possible que m'est venue l'idée des dominos. Ils représentaient parfaitement l'idée des évènements qui s'enchaînent, précipitant "la chute d'une nation". L'idée me semblait simple tout en étant esthétiquement très forte et universellement reconnaissable.

Techniquement, j'ai réalisé l'affiche en plusieurs étapes. Dans un premier temps, j'ai photographié les dominos que j'ai fixés sur un fond noir afin de pouvoir capturer le moment idéal pour l'affiche. Puis j'ai créé une texture marbrée avec Photoshop afin de l'appliquer aux dominos et leur donner une dimension monumentale.

La pièce étant en quatre épisodes, j'ai réalisé trois affiches alternatives pour les épisodes 2,3 et 4 en allant d'un premier domino qui bascule sur la première affiche à des dominos tous écroulés pour signifier le chaos total avec le dernier épisode. Enfin, j'ai réalisé le titre littéralement à la manière un logo afin d'accentuer cette idée de chaos. C'est pour cette raison que j'ai choisi une police de caractère simple et assez dure, que j'ai cassé pour évoquer du verre qui se brise en différents éclats.

Ce quadriptyque sera rejoué à la Manufacture des Abbesses en octobre 2012.