Pour échapper à cette union incestueuse et sur les conseils de sa marraine, la princesse demande à son père, pour sa dot, des robes irréalisables, mais il parvient toujours à les lui offrir. Puis elle lui demande de sacrifier son âne qui produit des écus d'or et le roi s'exécute. La princesse s'enfuit alors du château, revêtue de la peau de l'âne.

Tout le monde ou presque connaît l'histoire de Peau d'Âne. Aussi, pour cette adaptation au théâtre du célèbre conte de Charles Perrault, il n'était pas question de raconter l'histoire sur l'affiche mais de créer une image poétique et attractive qui retranscrive l'ambiance de cette adaptation en particulier. On connaît de nombreuses adaptations de cette histoire, notamment celle de Jacques Demy avec Catherine Deneuve. On a donc déjà beaucoup d'images en tête, et il me fallait alors trouver une idée innovante qui reflète l'esprit de cette adaptation. Dans cette version, un soin tout particulier est apporté à la lumière très onirique, toute en clair obscur. Une grande importance est donnée aux détails, notamment aux couleurs et aux costumes. Au final, cela donne un résultat qui va du sombre au féerique en passant par quelque chose d'un peu étrange.

C'est pour ça que je décidais finalement de m'inspirer des films d'animation de Tim Burton avec leurs personnages en "pâte à modeler" (L’Étrange Noël de Mr Jack ou Les Noces Funèbres) pour leur ambiance si particulière. J'optais donc pour une technique totalement différente en créant une figurine en argile. Je souhaitais qu'elle ait un style naïf proche de mon style de peinture pour rappeler que ce conte est adapté avant tout pour les enfants. L'ensemble est dans des tons doux et élégants, allant du gris au violet, toujours pour recréer l'ambiance de la mise en scène.

Techniquement, c'était un vrai défi pour moi puisque je n'avais pas touché à de l'argile ou à de la pâte à modeler depuis des années ! Dans un premier temps, j'ai fait un dessin préparatoire afin d'avoir une idée précise de ce que je voulais. Puis j'ai commencé le modelage avec de l'argile auto-durcissante (ne nécessitant donc pas de cuisson) en créant la forme grossière du personnage et le placement des bras, des jambes et de la tête. Alors, j'ai ajouté les vêtements puis affiné toutes les formes en les lissant à l'aide d'un gros pinceau. Dès que l'argile est devenue suffisamment ferme, j'ai commencé à travailler les détails des mains, des vêtements, des cheveux etc... à l'aide d'un petit outil métallique et d'un petit pinceau trempé dans l'eau pour affiner et adoucir les contours des détails. Enfin, après quelques jours de séchage, je l'ai peint à l'acrylique et verni.

Pour la prise de vue, j'ai placé la figurine sur un papier d'emballage polystyrène pour donner de la texture au fond, puis j'ai choisi un éclairage latéral pour créer un effet de clair obscur. Ne disposant pas à l'époque du matériel d'éclairage studio nécessaire à la mise en scène d'un si petit objet, j'ai fait appel au bon vieux système D. J'ai placé une lampe de bureau avec une ampoule pas trop puissante (40W) sur le côté gauche de la figurine, et j'ai placé une feuille de papier calque sur la lampe pour adoucir et diffuser un peu la lumière. J'ai ensuite entouré les autres côtés de la figurine d'un papier noir afin que la prise de vue ne soit pas parasitée par d'autres sources de lumière. Enfin, j'ai retravaillé légèrement l'image, afin d'ajuster un peu le contraste et la balance des couleurs, pour obtenir des tons un peu plus froids.

Pour finir, il fallait quelque chose de classique et d'assez discret pour le titre, mais avec tout de même une touche de fantaisie et de poésie qui s'accorde avec l'image. J'ai finalement choisi une police d'écriture très classique (times new roman) et j'ai eu l'idée de la recopier à la main pour rester dans l'esprit "fait main" et différent de cette affiche.